Loi du silence

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LA LOI DU SILENCE

La pensée « est un mouvement naissant ». Cette vérité proclamée par Bergson est mise en évidence par l’expérience du pendule.

La pensée volitive est une action en suspens. Originellement cette action se déclenchait par le Verbe. Verbe et action étaient identiques. « Au commencement était le Verbe…, et le Verbe était un Dieu… Toutes les choses ont été faites par lui… ».

« Dieu dit : « Que la lumière soit, et la lumière fut ». {Evangil. sel. St-Jean et Genèse).

« Voulons-nous qu’une chose existe ? Nous disons : « sois, et elle est » (Koran).

Le mot originel, s’identifiait à l’action, à la chose qu’il nommait. Il était tout-puissant. C’est pourquoi il était interdit de prononcer certains mots. Ce « tabou » existe encore chez les peuples primitifs.

Avec le temps et l’abus qui en a été fait le mot s’est usé. Il a perdu son pouvoir. Action et Verbe se sont différenciés : le mot n’est plus maintenant qu’une action dégradée.

Cependant les quelques vestiges qu’il a conservés de son caractère originel le font souvent substituer à l’action.

Chez les vrais volontaires, la pensée volitive se traduit par l’action, qui la suit de très près, Chez les velléitaires de la volonté, ielle s’imagine se réaliser par le verbe.

C’est pourquoi l’homme d’action parle peu.

C’est pourquoi celui qui parle beaucoup agit peu.

Ce dernier est victime d’une illusion : ses facultés subconscientes ayant conservé le souvenir de l’ancienne puissance du Verbe, il croit avoir agi lorsqu’il a seulement parlé.

Le Verbe a cependant gardé un certain pouvoir. Dans notre livre : Soyez une volonté nous avons consacré un chapitre à cette question.

Lorsqu’il s’identifie parfaitement à la chose qu’il nomme, un signe, un symbole, possèdent une force certaine.

Aucune opération mentale n’est possible en l’absence de mots. Mais, pour ne pas rester vaine, elle doit s’appuyer sur un contrôle sévère du vocabulaire. Un des premiers soucis du psychiste sera de maîtriser un vocabulaire précis-. Garder le silence plutôt que de prononcer des mots au hasard sans utilité.

Le papotage mondain, les cancans et scies populaires, s’opposent à tout avancement mental. Il en est de même des abus de langage commis sous l’effet d’une excitation quelconque (joie, chagrin, énervement, colère, alcool, etc…).

Règle primordiale : Se taire quand il n’y a aucune nécessité de parler ; car « N’est maître de ses paroles que celui qui sait garder le silence ».

Du fait même que vous l’aurez commencé, le travail de votre avancement psychique apportera à votre attitude des modifications dont votre entourage s’apercevra.

On vous observera d’abord avec une certaine curiosité, qui quelquefois ne sera pas exempte d’une pointe de raillerie.

Vous n’avez ni à dissimuler sordidement ce que vous faites, ni à l’étaler ostensiblement. Appliquez-vous à votre tâche avec sérieux et persévérance et ne vous préoccupez pas du « qu’en dira-t-on ».

Si on vous interroge à ce sujet répondez aimablement, mais évasivement. Faites comprendre que vous n’êtes pas disposé aux confidences.

Si l’on croit que vous avez un secret, votre prestige n’en souffrira pas, au contraire. Mais si vous laissez découvrir ce secret par une parole imprudente, vous perdrez le prestige qui s’y attachait et encourez les quolibets.

En vous confiant entièrement à un interlocuteur vous vous diminuez dans son estime. Donnez-lui au contraire l’impression que vous ne lui dites pas tout et ne lui confiez que ce que vous voulez bien ne pas laisser ignorer.

Si vous savez observer cette réserve vous ne tarderez pas à constater qu’à la curiosité plus ou moins moqueuse des premiers jours, s’est substituée dans votre entourage une attitude différente, où vous reconnaîtrez une certaine déférence.

Le silence a une vertu. II est lui-même une vertu ; et c’est la vertu des forts.

« Seul le silence est grand ; tout le reste est faiblesse ».

Ce n’est pas sans raison qu’il a été choisi comme règle cardinale dans certains ordres religieux.

La sagesse des nations qui, pour une fois n’est pas en défaut, proclame qu’« il est d’or ».

L’Initié, sous une forme plus savante, confirme l’excellence du silence, considéré en occultisme comme un précepte prééminent :

« Savoir vouloir, oser, se taire ».

« Car celui qui parle ne sait pas ; celui qui sait ne parle pas…, la suprême parole est de ne rien dire ; l’acte suprême, de ne point parler… Exprimez-vous sans parler… ».

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