Boissons et aliments

1966

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Boissons et aliments

Certains rêveurs ont à leur disposition des aliments de toutes sortes ; mais d’autres restent sur leur faim alors que dans la vie ils semblent ne se priver de rien. La nourriture du rêve est évidemment une expression symbolique de la nourriture psychique, du fait que notre âme reçoit des forces vitales ; le rêve de la table vide s’explique de même symboliquement. Il faut dans l’interprétation bien remarquer le genre de nourriture. Il convient aussi de se rappeler que d’une façon générale, les peuplades primitives considèrent les repas comme un accroissement en matière psychique, en « mana ».

Nous sommes tous assis à la table de la vie ; mais il nous semble parfois que la nourriture est répartie injustement. Le rêve d’une dame qui avait droit à un bonheur pleinement féminin mais qui en a été tenue à l’écart est significatif à ce sujet : « Je montai des escaliers et entrai dans une grande salle. Il y avait là une longue table servie où s’affairait une personne. Je m’approchai d’elle toute joyeuse et la priai de mettre un couvert de plus puisque j’avais faim. Elle refusa en secouant la tête. Puis je lui dis que j’avais beaucoup faim ; elle secoua encore une fois la tête. Alors j’insistai énergiquement pour avoir tout de même quelque chose parce que ma faim était très grande et que j’avais réellement besoin de quelque chose, mais à nouveau elle ne fit que secouer la tête. »
A l’inverse, il peut, arriver que le rêveur refuse ce qu?on lui sert ; la nourriture lui est de trop peu de valeur, elle semble impure et éveille en lui le dégoût. Une personne qui se trouve réellement à la maturité de sa personnalité doit « avoir mangé le monde », d’après un célèbre mot hindou. Ce monde qu’il faut digérer peut être présenté en rêve comme
une nourriture amère ou répugnante. Beaucoup d’exemples illustrent cette constatation. La répugnance est particulièrement forte vis-à-vis de la viande ou de la charcuterie lorsque ceux-ci sont l’allégorie de la « chair », c’est-à-dire de la sexualité. Dans certains rêves, il est question de grandes quantités de viande souvent saignante vendues au rayon de la boucherie d’un grand magasin, ce dernier représentant la réalité de la vie avec ses mille aspects. Plus d’une jeune femme introvertie dont l’existence est trop rigide, se voit fuir en rêve devant ce monde de chair et d’abattoir ; pourtant elle sera bien forcée d’accepter aussi cet aspect de la vie. Il peut même se faire qu’il soit ordonné à quelqu’un en rêve de manger de la terre, d’accepter le côté terrestre de la vie, de se sacrifier à ce qui est commun pour parvenir aux valeurs de l’existence.

Par contre, un événement personnel peu remarqué dans la journée, ou n’importe quelle petite entreprise intellectuelle se révèle en rêve comme une vraie nourriture vitale.

Le genre de nourriture servie n’est pas indifférent de même qu’il n’est pas indifférent de savoir par qui elle est servie. S’il est question d’une alimentation forte et naturelle, le rêve est presque toujours positif. Il est encore plus positif lorsque nous ne sommes pas seuls à table mais au milieu de la communauté, lorsque nous prenons peut-être même part à un repas rituel. Autour de cette table peuvent se trouver des personnes connues susceptibles de donner lieu à une interprétation objective ou subjective. Mais ce sont peut-être aussi des inconnus, des personnages de notre monde intérieur qui nous sont profondément unis, avec lesquels nous faisons un repas de « communion ». La nourriture qui se trouvera sur cette table sera certainement d’une grande valeur, car l’âme tient à la disposition de l’homme ce qu’il y a de plus précieux.

Les événements sentimentaux de toute sorte se présentent fréquemment au rêveur sous forme de sucreries telles que fruits, gâteaux, desserts ou chocolat. II y a parfois même une étiquette indiquant le « prix » de l’effort fourni pour acquérir ces douceurs. Une dame qui avait trop profité en secret d’un événement par ailleurs pénible se vit reportée en rêve dans sa chambre d’enfant où, en dehors d’une tablette de chocolat qu’elle avait partagé avec ses frères, elle en avait mangé une autre qui ne lui revenait pas. Le surplus de sentiment apparut à l’âme comme un vol. A cette époque d’ailleurs les personnes
que cette dame fréquentait étaient frustrées. -? Les rêves où il s’agit d’une pâtisserie sont fréquents et leur interprétation facile. Il faut bien. considérer les événements personnels dans les rêves d’aliments en général ; le contexte explique beaucoup de choses à ce sujet. Il est important de savoir si on nous sert notre mets préféré ou s’il s’agit d’une nourriture inconnue ou qui inspire du dégoût. Il convient aussi de se demander ce que nous rappelle le plat du rêve, chez qui il a été servi dans des conditions analogues. L’expérience personnelle doit toujours entrer en ligne de compte. Le rêveur peut se souvenir tout d’un coup : « II doit y avoir un rapport avec l’invitation de l’autre jour qui a eu toutes sortes de conséquences. J’avais une conversation très importante dans ce restaurant à X. au moment où est arrivé le plat du rêve. » Certains de ces aliments vus en rêve peuvent faire remonter jusqu’à des événements de la jeunesse ou de la prime enfance ; et lorsque nous les absorbons, quelque chose de
ce monde d’autrefois qui fut heureux ou pénible passe également en nous.

La nourriture essentielle de l’homme n’est pas une crudité, mais une matière qui a été laborieusement préparée à partir du blé et façonnée avec art : le pain. Le pain constitue la nourriture courante ; il est en même temps ce qu’il y a de plus commun et de plus sacré. Chaque étape de sa fabrication est pleinement symbolique et, vue sous l’angle humain, elle est un témoignage de son évolution et de celle de la culture en général : le sillon qui reçoit le grain, le champ dont la couleur passe du vert délicat au jaune d’or, puis le travail du moissonneur, du batteur en grange (nonobstant la mécanisation actuelle de la culture), le processus de la mouture et du tamisage, le pétrissage, le passage dans la chaleur du four et enfin le partage’ du pain à la table familiale. Les rêves qui se rapportent au pain ne sont jamais négatifs. Au point de vue de l’histoire de la culture humaine, le travail du sol et la culture du blé mirent fin aux migrations ; l’homme s’immobilisait dans un certain paysage. Dû aux nécessités alimentaires, cet établissement était la condition de l’évolution culturelle. Schiller a fait une description passionnante en idéalisant cette réalité dans « Eleusisches Fest ».

Les peuples ont fixé dans leur mythologie ce passage de la période migratoire à la période agricole ; témoin dans l’histoire de la vieille Egypte le mythe d’Isis et d’Osiris. Mais dans les légendes et les contes européens, il existe
également de nombreuses allusions aux événements fondamentaux des semailles et de la récolte, à « l’esprit des moissons ». Le nomade en était réduit aux fruits qu’il ramassait par hasard, il prenait sans donner auparavant. Mais dans la culture des céréales une intelligence rationnelle travaillait à longue échéance. Ce qu’il y avait d’inconstant en l’homme a dû se discipliner pour attendre patiemment que se forme le fruit. La culture du sol donnait, mais elle exigeait également. Les rêves de champs ensemencés ou qui portent déjà le blé sont toujours un signe heureux pour le rêveur, ils sont une affirmation de sa fécondité parce qu’ils symbolisent les étapes d’un travail interne. Une fois moissonné, le blé devient pain. Ce dernier possède également en rêve la vieille signification d’une nourriture de base ; produit caractéristique de la culture humaine en général, il est le résultat final d’un laborieux effort. Les rêves de pain chez un individu qui n’a pas faim physiologiquement, parlent de nourriture spirituelle ou plus généralement de nourriture psychique d’origine naturelle. Nous prions Dieu pour qu’il nous donne notre pain quotidien, c’est-à-dire tout ce qui nous fait réellement besoin. Par conséquent le pain signifie beaucoup, mais il ne signifie jamais que ce qui est nécessaire ; il exclut le luxe. C’est ainsi qu’une femme reçut en rêve un beau pain de trois lobes. Il s’agissait manifestement de sa petite famille qu’elle retrouvait après une période de difficultés psychiques. Le pain peut désigner également un corps aimé. Les formes sexuelles que peuvent prendre les petits pains doivent aussi entrer en ligne de compte. Toutes les valeurs vitales élémentaires qui nous alimentent sont susceptibles de se présenter en rêve sous la forme de pain qui est mis à notre disposition, qui Celui reçoit ce pain a acquis une valeur positive et il ne lui est pas permis de la dilapider..

Les rêves qui parlent de vin ? autant qu’il ne s’agit pas d’un petit rêve qui fait suite à des événements de buvette ? désignent toujours la rencontre avec un contenu psychique supérieur. Le rêve ne connaît pas la question de l’alcoolisme. Si dans la vie le rêveur est menacé par son intempérance, l’âme trouvera l’image qu’il faut pour dépeindre le danger que lui fait courir l’abus d’un bien culturel. Mais le rêve qui lui fera cette annonce se servira rarement du symbole du vin.

L’âme éprouve le vin comme un bien culturel, comme une valeur très élevée ; car le vin est le résultat d’une multitude
de facteurs tels qu’un climat approprié, une bonne exposition, des ceps productifs et sains, la fatigue et la sueur du vigneron au printemps et en automne, la maturité des raisins, le traitement judicieux du moût, la transformation de celui-ci par la fermentation, puis le repos dans la fraîcheur obscure de la cave ? toutes ces opérations étant celles qui créent un produit hautement culturel. La culture de la vigne n’est possible que dans les pays « de culture ». Avec le blé et l’horticulture, elle en est le signe le plus élevé.

La pensée religieuse a fait du vin l’allégorie du sang divin. Le vin est un excitant, il est la force de l’esprit qui triomphe de la pesanteur, qui dégage l’imagination. C’est sous son enseigne que se forment la douce communauté et le désir bachique ; c’est lui qui crée une gravité suffisante pour conférer au repas eucharistique son caractère de communion sacrée.

Lorsque des vignobles se faufilent dans le paysage du rêve, lorsque le rêveur reçoit des grappes ou les voit suspendues aux pieds des vignes, que le vin doré ou rouge foncé emplit les coupes, il est de toute évidence question d’une vie intense et positive. L’âme éprouve le miracle du vin comme un divin miracle de la vie : la transformation de ce qui est terrestre et végétatif en esprit libre de toutes attaches.

L’?uf a presque toujours une signification positive en rêve. Sa forme est harmonieuse, sa couleur d’un blanc souvent brillant ; il contient en lui le miracle de la vie future. L’?uf est moins symbole de nourriture que de devenir renfermant ses propres moyens, de réserve pour l’avenir. La rencontre en rêve d’un ?uf blanc ou même coloré est un bon signe. Il peut aussi fréquemment s’agir de tout un nid plein d’?ufs, ou encore d’un petit panier ou d’une coupe. Un tel petit nid se rencontre par exemple dans le rêve de personnes ayant retrouvé la plénitude de leurs possibilités vitales après une période de difficultés psychiques. C’est alors pour eux comme une fête de Pâques. Les ?ufs de Pâques sont l’emblème du printemps, d’un avenir clair et plein de promesses.

Un homme trouva en rêve, sous les buissons de la tombe de son grand-père, une coupe où s’entassaient des ?ufs blancs comme de la neige. C’était l’époque où des dons extraordinaires, ayant appartenu à celui qui était depuis longtemps décédé, commençaient à se faire jour chez cet homme encore jeune; l’héritage du vieil homme se transmettait probablement d’une façon symbolique au moyen dé
ces ?ufs. D’autres personnes se trouvent brusquement avec un ?uf dans la main, un cadeau que la vie leur a fait spontanément. Encore d’autres ramassent les ?ufs dans la rue comme l’exigeait autrefois une coutume depuis lors disparue ; car la nouveauté peut aussi venir de la rue, de ce que celle-ci a de collectif.
,Le rêve de l’?uf de Satan, qui est noir, est heureusement assez rare-; il désigne un avenir plein de périls et de sombres événements.

L’?uf est même devenu l’allégorie du monde. Les mytho-logies parlent de ce grand ?uf terrestre. Celui-ci également donnera un jour naissance à d’immenses nouveautés. C’est probablement J. J. Bachofen qui a écrit les plus belles choses, et aussi les plus profondes, sur le symbolisme de l’?uf.

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